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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/281

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1626. novembre.

Salisberi me vindrent voir. Le soir je fus trouver la reine a Sommerset, quy fit en ma consideration ce jour là une tres belle assemblée, puis un ballet, et de là une collation de confitures.

Le vendredy 27me je renvoyay La Guette en France quy le jour precedent avoit fait une extravagance de la part de l’evesque de Mendes[1].

Je fus voir le secrétaire Convé pour avoir mes despesches. De là j’allay a la Bourse. Gorin m’envoya deux chevaux.

Le samedy 28me je fus dire adieu a l’ambassadeur de Venise. Le comte Carlile et Gorin disnerent cheux moy ; puis nous fismes ammener mes chevaux aux Morsfils. De là je fus cheux la reine, ou le roy vint.

Le dimanche 29me le comte de Carlile et Lucnar me vindrent prendre avec les carrosses du roy pour m’ammener prendre congé de Leurs Majestés, quy me donnerent audience publique a la grand salle de Houaithall. Je revins puis apres avesques luy[2] dans sa chambre du lit, ou il me fit entrer ; et puis je fus souper dans la chambre du comte de Carlile quy me traitta superbement. Lucnar me vint apporter de la

  1. Daniel de la Mothe du Plessis-Houdencourt, fils de Philippe de la Mothe, seigneur d’Houdencourt, et de Louise Charles, évêque de Mende, était grand-aumônier de la reine d’Angleterre. Il mourut au siège de La Rochelle, le 5 mars 1628. — Charles de la Porte, seigneur de la Meilleraye, frère seulement consanguin de la mère du cardinal de Richelieu, avait pour mère Madeleine Charles ; l’évêque de Mende avait donc une affinité avec le cardinal, mais non une parenté directe, comme il est dit dans les mémoires du comte de Tillières, dans Levassor, etc.
  2. Avec le roi.