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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/286

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journal de ma vie.

Liancourt bannis de la court, et Baradat[1] non seulement desfavorisé, mais chassé et ruiné, et que l’on avoit mis en sa place proche du roy un jeune garçon d’assés pietre mine et pire esprit, nommé Saint Simon[2]. Je fus employé avec Mr de Bellegarde et Mr de Mendes pour traitter avec Baradat de ses charges de premier escuyer, et autres qu’il avoit, dont il eut quelque recompense[3].


1627.
Janvier.


Les choses estoint en cet estat lors que nous entrames en l’année 1627, au commencement de laquelle le roy fit tenir une assemblée de notables en laquelle il me fit l’honneur de me choisir pour y estre un des presidens[4]. Monsieur, frere du roy, fut le chef et le

    de cinquante-cinq ans. — Du Plessis-Liancourt avait, dans la chambre du roi, appelé en duel le seigneur de Cressia, de la maison de Coligny, pour le duc de Halwin, qui avait querelle avec lui. Ces deux seigneurs furent rappelés à la cour par lettres du 14 mai 1627.

  1. François de Baradat, seigneur de Damery, fils de Guillaume de Baradat, seigneur de Damery, et de Suzanne de Romain, premier écuyer du roi en 1625 au lieu de Roger du Plessis-Liancourt, premier gentilhomme de la chambre en 1626 au lieu de M. de Montmorency, jouissait depuis deux ans auprès du roi d’une faveur que le cardinal de Richelieu avait toujours vue de mauvais œil. Sa disgrâce éclata le 2 décembre.
  2. Claude de Saint-Simon, depuis duc de Saint-Simon, second fils de Louis de Saint-Simon, seigneur du Plessier et de Rasse, et de Denise de la Fontaine, né le 16 août 1607, mort le 3 mai 1693.
  3. Voir dans Tallemant des Réaux (t. II), l’Historiette de M. de Noyers et l'evesgue de Mande. — Voir à l’Appendice. XI.
  4. Par deux lettres des 5 et 30 novembre le roi avait annoncé