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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/358

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journal de ma vie.

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Le vendredy 28me la gelée continua furieusement. Je demeuray en mon quartier avec Blainville. Feuquieres[1] fut pris par les ennemis, et le lieutenant des gardes de monsieur le cardinal y fut tué[2], allans reconnestre le pont des Salines[3].

Le samedy 29me je passay a Coreilles, et fus a pié au quartier du roy pour visiter le marquis de Spinola et celui de Leganesse, et dire adieu a don Fadrique quy s’en alloit. J'allay aussy visiter le marquis de Rambouillet, nouvellement revenu d’Espaigne[4], quy s'estoit rompu un bras, a quy j’avois presté mon logis de Netré pour s’y faire guerir.

Le dimanche 30me Mr de Nismes vint disner cheux moy.

Les ennemis firent une sortie par la porte Neuve : nous les repoussames.

Le lundy, dernier de janvier, Mrs de Guyse et de Mendes vindrent disner avesques moy et dire a Blainville qu’il ne pourroit voir le roy comme il pretendoit. Je les rammenay a Coreilles, et en passant le canal, une volée de canon de la Rochelle emporta un des avirons de ma galiotte.

  1. Manassès de Pas, marquis de Feuquières, fut lieutenant général, et gouverneur des ville et citadelle de Verdun.
  2. « M. de Feuquières étoit accompagné du sieur de la Forest, lieutenant des gardes de monsieur le cardinal de Richelieu, qui fut tué d’un coup de mousquet au travers du corps, comme il se sauvoit de ceux qui l'avoient arrêté, et saisi la bride de son cheval. » (Journal de Mervault.) — Ce journal assigne à ce fait la date du 29.
  3. Entre Coreilles et Rompsay.
  4. Le marquis de Rambouillet venait de négocier, comme ambassadeur extraordinaire, la paix entre l’Espagne et la Savoie.