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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/411

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1628. octobre.

luy dis qu’il avoit tant de choses a me dire en ce temps là a cause de ma charge, qu’il en laissoit encore beaucoup au bout de la plume, et que maintenant que le roy avoit les Anglois en teste, et les Rochelois derriere luy, que la moindre de ses pensées estoit celle de son mariage : ce que Monsieur dit a Mr le duc de Bellegarde et au president le Coygneux, lesquels me voulans mal dirent a la reine mere que j’avois dit a Monsieur que le moindre des soucis du roy estoit son mariage, et qu’il luy estoit indifferent ; dont la reine mere prit un tel despit contre moy qu’elle fut un an sans me parler.

Les Anglois n’eurent le vent propre pour venir a nous. Le roy alla courre le lievre. Le mareschal d’Estrées[1] arriva, que je logeay.

Le mardy 10me le vent fut encores contraire aux Anglois. Mr le cardinal de la Vallette arriva, et le mareschal de Saint Geran.

Le mercredy 11me il fut pris une barque angloise en Oleron : on en ammena les hommes au roy[2].

Le jeudy 12me le vent continua de mesme.

Mrs de Montbason, et prince de Guymené, arriverent, que je logeay.

Les Anglois envoyerent une chalouppe pour demander leurs prisonniers et avoir sauf conduit pour Montagu[3] de venir trouver monsieur le cardinal, ce quy luy fut accordé.

  1. Le marquis de Cœuvres était devenu, en 1626, maréchal d’Estrées.
  2. Même mention dans les mêmes termes, au Journal de Mervault, édition de 1671.
  3. Walter Montaigu ; second fils d’Henri Montagu, lord Mon-