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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/133

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journal de ma vie.

de monsieur le cardinal sy je voulois venir disner avec luy. Mais comme j'en avois desja refusé Mr le Comte devant lequel il me parloit, je luy fis la mesme excuse que j'avois faitte auparavant, dont monsieur le cardinal s’offensa, et le dit au roy.

Le lundy 18me le roy arriva a Saint Germain, ou je me trouvay aussy, et il m'y fit le plus mauvais visage du monde.

J'y revins le mercredy 20me ou il ne me fit pas meilleur accueil.

Les reines y vindrent, ausquelles il fit beaucoup d’honneur, peu de privauté.

Je me resolus en fin de demeurer a Saint Germain, et y fus trois semaines durant sans que jammais le roy mie dit un mot, que celuy du guet.

Mr d’Espernon y vint le dimanche 24me[1], quy fut fort bien receu tant du roy que de monsieur le cardinal, mais moy toujours en un mesme estat : monsieur le cardinal me pria de donner a disner a Mr d’Espernon parce qu’il estoit au lit, a quoy je m'estois desja preparé, et il me l’avoit envoyé dire.

Sur ces entrefaites Puilorens et Le Coygneux s’accorderent avec monsieur le cardinal quy leur fit donner par le roy a chascun cent mille escus, au moins a ce dernier[2] la charge de president de la court[3] quy vaut bien cela pour le moins. Cet accord se fit par

  1. Il y a au manuscrit : 23e ; et plus haut : le mercredy 19e ; erreurs corrigées dans toutes les éditions.
  2. Il y avait aux précédentes éditions : cent mille écus au moins, et à ce dernier.
  3. De président au mortier en la cour de parlement.