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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/181

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journal de ma vie.

cheux luy ; et monsieur le garde des sceaux, quy desiroit que son gendre allat le lendemain trouver le roy avesques luy, pour prester son serment de colonel general des Suisses, me fit prier d’anticiper le temps porté pour luy donner ma demission sur l’asseurance qu’il me donnoit de m'envoyer le lendemain le reste de mon argent, ce que je luy accorday : mais il se ravisa et ne la voulut point.

Le lundy 12me jour de mars Pepin et Lopes me vindrent apporter le reste des quattre cent mille livres convenues, assavoir 73,665 livres, et moy je leur donnay quittance generale, et ma demission ; ce quy se passa en mesme mois, jour, et heure, que vingt et un ans auparavant j'avois presté serment entre les mains du roy de la mesme charge de colonel general des Suisses.

Le dimanche 18me ensuyvant, Mr Bouteillier le fils me vint trouver a la Bastille, et apres m'avoir fait des recommandations de Mr le cardinal de Richelieu, il me dit que mondit sieur le cardinal avoit parlé au roy de ma liberté, laquelle il avoit accordée, et qu’au premier jour je sortirois. Neammoins je le pressay fort de me dire a quel jour precisement je sortirois ; ce qu’il ne voulut faire, bien me dit il que sy dans huit jours je n’estois en pleine liberté, que je luy en escrivisse a Blois, (ou il alloit faire sa charge de chancelier de Monsieur), une lettre de reproche.

Avril. — Le dimanche des Rameaux arriva, quy fut le premier jour d’avril, sans que j’eusse aucune

    au commencement de ses mémoires, ce ballet d’enfants où figurait Mlle de Brézé, nièce du cardinal, depuis princesse de Condé.