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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/201

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journal de ma vie.

quy j'avois fait donner par feu ma tante ladite abbaïe, mourut le premier jour de novembre, ce quy fit resveiller les anciennes pretentions que ceux de Bourbonne avoint sur cette piece, dont ma niece estoit coadjutrice, et envoyerent au roy luy demander le brevet[1].

Peu de jours apres, le pere Josef estant venu rendre les derniers devoirs à la presidente le Clerc sa niece[2], quy mourut le jeudy 8me dans la Bastille, le dit pere me fit dire que dans deux jours s’en retournant, il parleroit de moy a monsieur le cardinal, et qu’il se promettoit que ce ne seroit sans fruit ; mais reconnoissant combien de fois j'avois esté vainement repeu de ces vaines esperances, je n’y adjoutay aucune foy. Aussy n’en vis je aucun effet : au contraire le mardy 18me decembre, ma niece de Beuvron estant allée a Ruel pour parler a monsieur le cardinal, ledit pere ne luy voulut jammais donner une minute d’audience, bien qu'en s’en revenant a Paris a l'heure mesme il fut passé contre son carrosse.

Le roy arriva le lendemain 19me, fit prester le jour mesme serment de chancelier de France au garde des sceaux Siguier[3], et fut le lendemain 20me en son parlement pour y faire verifier quantité d’édits[4].

J'eus en ce temps là nouvelles comme, le penul-

  1. Néanmoins Marguerite-Anne de Bassompierre, nièce du maréchal, fut abbesse jusqu’en 1639. — Voir à l’Appendice. XII.
  2. Ne faudrait-il pas plutôt lire : sa mère ? Marie de La Fayette, mère du capucin et du gouverneur de la Bastille, était veuve de Jean le Clerc, seigneur du Tremblay, président ès requêtes du Palais au parlement de Paris.
  3. Le chancelier d’Aligre était mort le 11 décembre.
  4. Quarante-deux édits portant création de charges et d’offices.