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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/215

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journal de ma vie.

Le mardy 12me on fit commandement par Paris d’abattre les auvens des boutiques, et de boucher tous les soupirails des caves ; mais cette ordonnance fut aussy tost revoquée.

Le mercredy 13me il y eust arrest du conseil pour faire cesser les atteliers, et faire oster tous les serviteurs et apprentifs, hormis un en chasque bouttique ; et le samedy 16me le roy partit pour aller a Senlis ou estoit le rendés vous de l’armée.

Le dimanche 17me le bruit fut commun de la prise de Corbie[1] ou commandoit le sieur de Saucour[2], et en mesme temps on sceut le levement du siege de Dole[3].

Le mardy 19me Monsieur arriva en poste, et apres avoir esté voir monsieur le cardinal, s’en alla trouver le roy a Senlis.

Le lundy premier jour de septembre, le roy et monsieur le cardinal partirent pour aller a l’armée : et en ce mesme temps le coche de Nancy quy m’apportoit plusieurs hardes que je faisois venir et de l'argent pour mon entretenement, fut volé : et comme je pressois encores le payement de mes grains enlevés, on me fit dire que je n’en pouvois rien esperer ny atten-

  1. Corbie, sur la rive droite de la Somme, aujourd’hui chef-lieu de canton de l’arrondissement d'Amiens, avait capitulé le 15 août.
  2. Maximilien de Belleforière, seigneur de Soyecourt et de Tilloloy, fils de Ponthus, seigneur de Belleforière, et de Françoise, dame de Soyecourt et de Tilloloy, signa la capitulation de Corbie, non comme gouverneur de cette place, mais comme lieutenant-général au gouvernement de Picardie. Le gouverneur de Corbie était le marquis de Mailly.
  3. Le siége de Dôle fut levé le 15 août sur l’ordre du roi. — Il y avait aux précédentes éditions : l'événement du siége de Dôle.