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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/218

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1636. octobre.

sein de reprendre les isles de Saint Honorat de Lerins, et de Sainte Margueritte[1] sur les ennemis : mais le mauvais ordre qu'avoit donné l’evesque de Nantes, (auparavant nommé l'abbé de Beauveau), de tenir prestes touttes choses necessaires pour ce passage, en empescha lors l’execution, dont il fut disgratié, comme le furent aussy les Saint Simons[2], et le jeune, quy estoit un fantosme de favorit, commandé de se retirer a Blayes[3].

Mr de la Vallette eut aussy commandement d’aller trouver Mr d'Espernon en Guyenne.

Le roy s’en retourna vers la fin du mois[4] a Chantilly, laissant l’armée occupée a la construction et huttes des forts de la circonvallation de Corbie.

Les Espagnols cependant entrerent en France par le costé de Fontarabie[5], prindrent et pillerent les bourgs de Saint Jean de Lus et de Sinbourre et se saisirent du Soccoua[6] qu’ils fortifierent : et ayans en ce mesme temps fait une descente par mer en la coste de Bretaigne desnuée de vaisseaux par le partement

  1. Ces deux îles, les principales du groupe des iles de Lérins, en face de la côte de Provence, avaient été occupées l'année précédente par les Espagnols.
  2. Cette désignation comprend le duc de Saint-Simon et ses parents, entre autres Charles, dit le marquis de Saint-Simon, son frère aîné. Le duc fut disgracié en apparence pour avoir pris la défense de son oncle Étienne de Saint-Simon, seigneur de Saint-Léger, gouverneur du Catelet, poursuivi et condamné au sujet de la reddition de cette place : en réalité l’on peut croire qu’il commençait à faire ombrage au cardinal de Richelieu.
  3. Le duc de Saint-Simon était gouverneur de Blaye.
  4. Le 28 octobre.
  5. Vers le commencement de novembre.
  6. Voir t. II, p. 233, notes 5 et 3.