Aller au contenu

Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
1629. mars.

tira plus de cent canonnades en passant, et nous tua dix ou douse hommes. Je menay ce jour là l'avant garde de l'armée, Mr de Crequy la commandant. Comme nous arrivasmes proche de Boussolengue, nous nous mismes en battaille, puis fismes passer delà la ville, quy nous ouvrit les portes, nostre cavalerie quy se tint en battaille du costé de Veillane[1] jusques a ce que l'infanterie fut logée et barricadée ; puis elle desfila.

Mr de Senneterre revint passer a Boussolengue, et nous dit qu’il avoit quasy accommodé toutes choses ; qu’il nous prioit de ne point avancer : et sur ce que nous luy dismes que le lendemain matin nous irions attaquer Veillane, il s’en alla en diligence a Chaumont et nous fit escrire par monsieur le cardinal que le roy nous commandoit de ne rien entreprendre, et ne bouger de Boussolengue jusques a ce que Mr de Senneterre eut esté trouver Mr de Savoye de sa part, comme il fit le lendemain 9me, et alla trouver le duc quy estoit a Veillane.

Le samedy 10me Senneterre repassa, quy nous apporta l'acceptation de la paix que le duc avoit faite sur les articles que le roy luy avoit envoyés ; et sur le soir le comte de Verrue passa pour aller trouver le roy de la part du duc.

Nos soldats ces deux jours precedens furent fort a la picorée ; mais ce jour là nous fismes de rigoureuses deffenses de n’y plus aller.

Le dimanche 11me j’estois en jour de commander. Sur la nouvelle que nous eusmes du roy de la venue de

  1. Veillane ou Avigliana, sur la rive droite de la Doire, à quatre lieues de Turin.