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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/269

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journal de ma vie.

rien a Romme pour les benefices consistoriaux ; dont la cause estoit que la protection d’Aragon, Valence, et Cathalogne, ayant vaqué par la mort du cardinal protecteur, elle avoit esté presentée au cardinal Barberin[1] quy l’accepta et en jouit une année, au bout de laquelle, sur quelque plainte quy fut faite par l’ambassadeur du roy au pape de ce que son neveu se partialisoit par trop, en acceptant et exerçant cette protection, et que le roy vouloit que le cardinal Antoine Barberin prit la protection de France, qu’il luy offroit, le pape trouva bon qu’il l’acceptat, mais jugeant qu’il n’estoit pas bienseant que ses neveux se partialisassent sy fort pour l’une et l’autre couronne, deffendit a l’un et a l’autre d’exercer ces protections ; dont le roy d’Espaigne ne se soucia gueres, mais le roy persista a vouloir que le cardinal Antoine exerçat une année cette protection, comme le cardinal Barberin avoit fait celle de Aragon, a quoy le pape ne voulut consentir ; quy fut une des premieres plaintes du roy contre le pape. Estant arrivée ensuitte la conqueste de Lorraine, le roy entreprit de pourvoir aux benefices simples dudit duché et de nommer aux consistoriaux, comme pareillement aux trois eveschés de Mets, Toul et Verdun, et aux benefices en despendants, bien qu’ils ne fussent du concordat[2] : et estant arrivée la vacance de l’abbaïe de Saint Paul de Verdun (bien qu’il y eut un coadjuteur passé en court de Romme), le roy en proveut le fils du procureur general de

  1. François Barberini, qui avait pour frère le cardinal Antoine Barberini.
  2. Du concordat de 1517, antérieur à l’annexion des Trois-Évéchés.