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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/280

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1638. juillet.

mestre des requestes, arresta pendant les deux ordinaires (je ne sçay par quel ordre) tous les paquets quy venoint pour ledit sieur de Hoquaincour a Nancy ; et moy ayant mandé a celuy quy fait mes affaires, par l’ordinaire suyvant, qu’il ne manquat d’effectuer pour le partement de mon neveu ce que je luy avois ordonné par mes precedentes, estant en peine de ne les avoir receues, arriva le 12me de ce mois a Nancy pour apprendre ce qu’elles estoint devenues, ce qu’il sceut le mesme soir par l’arrivée du sieur de Fontenay Mareuil quy venoit succeder au sieur de Hoquaincour dans le gouvernement de Lorraine. Mais on ne rendit la lettre du roy pour la liberté de mon neveu qu’a l’heure que ledit Hoquaincour voulut partir, et non a luy, mais a mondit neveu a quy elle ne s’addressoit pas ny les autres lettres que j’escrivois, lesquelles ayant ouvertes et veu que je mandois au comte de Tornielle que je le tiendrois a la Bastille, ne luy voulut envoyer, et se prepara avec deux ou trois pareils garnemens que luy, pour s’en aller en Bourgongne, ce quy luy fut facile ; car sans le retenir jusques a quelque ordre du roy, on le laissa sortir de Nancy avec son vallet, et il s’en alla trouver le duc de Lorraine en Bourgongne : dont je ressentis un sanglant desplaisir, me persuadant que l’on l’avoit fait expres evader pour jetter le tout sur moy.

Le mauvais succes du siege de Saint Omer fit que le roy se resolut de s’acheminer en Picardie pour estre sur les lieux et remedier par sa presence aux desordres quy estoint en ses armées[1], et fit advancer

  1. Le roi partit de Saint-Germain-en-Laye le 19 juillet, et arriva le 21 à Amiens.