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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/283

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journal de ma vie.

marchent de front, et quand ils entrent dans le chœur de l’eglise de Nostre Dame, le parlement se met a la droitte et la chambre a la gauche dans les bancs des chanoines ; et quand c’est un Te Deum, les premiers presidens se mettent es chaises plus proches de l’autel, et le reste de leurs corps en suitte jusques aux places plus proches de la porte du chœur ; et sy c’est en une procession generale, les presidens premiers se mettent aux chaises pres de la porte, et les corps en suitte, finissans vers l’autel : or pour l’entrée il n’y a nul ordre, parce que chascun s’assemble au chœur sans ceremonie ; mais quand il faut marcher pour aller a la procession, il faut necessairement que les deux corps se croisent pour reprendre, l’un la main droitte, et l’autre la main gauche : le premier president de la chambre des comptes pretendit de marcher apres celuy du parlement quand ce fut a sortir du chœur, et les autres presidents au mortier ne voulans laisser passer personne, que le gouverneur de Paris, entre leur premier president et eux, l’en empescherent ; sur quoy les deux corps se mirent premierement a se choquer, puis a se frapper, de sorte qu’il y eut un tres grand desordre dans l’eglise, Mr de Montbason[1] et plusieurs archers, et autres, ayans mis l’espée a la main. Ils firent informer de part et d’autre ; mais le roy ayant esté promptement averty de cet inconvenient, attira le tout a soy pour les regler selon qu’il adviseroit bon estre.

Les choses de dehors se contindrent pendant ce mois presque en mesme estat, le duc de Weimarch

  1. Le duc de Montbazon était gouverneur de Paris.