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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/336

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1640. février.

maitre des requestes Gamin le dernier jour de ce mois.

Celuy de fevrier commença par l’entrée magnifique de l’ambassadeur de Poulongne venu pour moyenner la liberté du prince Casimir frere du roy de Poulongne, detenu prisonnier dans le bois de Vincennes, lequel arriva a Paris le jour de la Chandeleur.

Monsieur le chancelier, apres avoir achevé le chastiement de Rouan, s’en alla en faire de mesme a Caen.

Mademoyselle, fille de Monsieur, dansa le 17me un ballet de vingt quattre filles, tres beau et superbe, cheux monsieur le cardinal. Le 23me elle le dansa a l’Arsenac, et le 26me a la maison de ville.

J’eus nouvelle le dimanche 5me, a midy, d’une chose quy me fut tres agreable[1], et en suitte encores d’une autre, que ma niece de Haraucour, nouvellement mariée, estoit grosse. Mais pour n’avoir pas une longue joye, j’eus en mesme temps nouvelles que l’on estoit mal satisfait a la court de quelques discours que mon neveu, le marquis de Bassompierre, avoit tenus de la France dans sa prison, que l’on a depuis averés estre faux.

Ma petite niece, fille ainée de Mr et de madame de Houailli, quy estoit tres jolie et bien faite, mourut le 23me a neuf heures du matin ; et trois jours auparavant, sçavoir le 20me, mourut dans ma maison de Harouel en Lorraine madame la comtesse de Tornielle grand mere de mes neveux, que j’aymois bien fort.

  1. L’auteur a ajouté ici quelques signes dont je ne connais pas le sens.