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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/56

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1629. juin.

reconnestre la ville de plus pres du costé ou estoit le poste du regiment de Normandie, les ennemis me firent une embuscade quy fit de vingt pas sa descharge sur moy, et estoint sur un haut, ayans une muraille quy nous empeschoit d’aller a eux. Le cheval du baron des Francs[1], brave gentilhomme quy m’accompagnoit, y fut tué, et luy blessé a la jambe, dont il mourut cinq jours apres. Le cheval d’Argencourt fut aussy blessé, et le corps de garde avancé de Normandie estant venu pour les repousser, Campagnols quy en estoit lieutenant, eut la cuisse rompue dont il mourut.

Le dimanche 10me je fus visiter nos postes, puis allay voir le roy a Salindres ou il estoit retourné loger.

Les ennemis firent une sortie du costé de Normandie, qu’ils repousserent bravement et avec perte des ennemis. A l’attaque de Picardie que l'on avoit donnée a Mr de Montmorency ils prindrent un retranchement quy estoit proche du vieil pont. J’envoyay le soir, pour soustenir Picardie, le regiment de Rambures ; et six cens hommes a une lieue et demie du camp sur l'avenue d’Anduse pour empescher le secours d’hommes qu’ils vouloint jetter dans Alais.

Je fus attaqué de la colique bilieuse quy est un rigoureux mal.

Je fus le lundy 11me a Marmiraut[2] ou le roy s’estoit

  1. Il y avait aux précédentes éditions : du baron de Saint-Franc. — N. de Neuchèze, baron des Francs, fils de Jean-Jacques de Neuchèze, baron des Francs, et de Marguerite Frémiot, sœur de sainte Chantal.
  2. Peut-être le Mas-Miraut.