Le vendredy 6me le mareschal d’Estrées revint a Besousse demander congé au roy de s’en retourner a Paris.
On publia la paix a Nismes et y fit on les feux de joye.
Le samedy 7me Mr de Guyse vint a Besousse : je fus son hoste.
Ceux de Nismes envoyerent leurs ostages, mais non ceux que nous demandions, et on les renvoya.
Le roy partit le soir de Besousse et vint a Beaucaire.
Le dimanche 8me on tint le conseil. Mr de Guyse quy estoit logé a Tarascon (ville de son gouvernement) venoit les matins disner cheux moy, et au conseil apres disner, puis s’en retournoit a Tarascon[1]. On delibera et resolut des garnisons et licenciemens.
Le lundy 9me nous fusmes encor au conseil, puis nous vinmes, Mr de Chomberg et moy, [cheux moy][2], juger Besanson d’avoir la teste tranchée[3].
Ceux d’Uses vindrent prier le roy d’aller en leur ville, a quoy il se resolut.
Il fut le soir voir sur l’eau la tarasque[4] et autres divers passe temps.
- ↑ Tarascon est situé précisément en face de Beaucaire, sur la rive opposée du Rhône : le fleuve sépare la Provence du Languedoc.
- ↑ Inédit.
- ↑ La sentence ne fut point exécutée : mais Besançon demeura en prison. Il s’échappa du For-l’Evesque, et l’on verra plus loin comment il chercha à se venger du maréchal d'Estrées.
- ↑ Il y avait aux précédentes éditions : la bourrasque. — Le jeu de la tarasque, institué par le roi René, consistait à promener tumultueusement par les rues l'effigie d’un monstre qui avait autrefois désolé la ville.