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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/206

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DUARD.

Ah ! ça, Ginette, non… non… voyons ! Vous n’allez pas, j’espère, obéir à cette femme ? Je vous en conjure ! Retrouvez-vous !…

GINETTE.

Laissez, mon ami. Je vous demande tellement, tellement pardon de la peine que je vais vous causer ! Mais il faut que je m’en aille… J’avais cru me fixer ici pour toujours. Je me serai seulement reposée, détendue auprès de votre excellente amitié. Vous avez été si bons, si charitables, votre sœur et vous, que vous aviez fini par me donner la tentation du bonheur. Quelqu’un est venu nous réveiller !…

DUARD.

Non ! je ne vous laisserai pas subir cette emprise. Vous êtes libre, Ginette ; mais ce qu’elle vous ordonne de faire, c’est mal, très mal… Vous ne le ferez pas, Ginette ! Ah ! nous nous entendions si bien… si profondément, il y a un instant !

GINETTE.

Mais, c’est maintenant seulement que nous retrouvons la sagesse ! Croyez-moi ! Ce que nous éprouvions l’un pour l’autre, c’était de la bonne et loyale camaraderie…

DUARD.

Qu’en savez-vous !… Avez-vous pénétré mes propres sentiments, Ginette ? Êtes-vous certaine de me connaître ? Ah ! celle-là, dès qu’elle sera partie, je vous reprendrai bien !

CÉCILE, (immobile, sans un geste, mais ne quittant pas Ginette du regard.)

En êtes-vous déjà aussi certain que tout à l’heure ?