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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/53

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ACTE PREMIER

Un salon bourgeois, à la Flèche, en l’année 1915.


Scène PREMIÈRE


GERMAINE, UN HOMME, puis LE DOMESTIQUE et LA MÈRE CARACO.

GERMAINE.

Là ! fourrez tout contre l’armoire !

L’HOMME.

Ç’a fait quarante paires de sabots.

GERMAINE.

Bon ! bon ! quarante aujourd’hui, cinquante hier… est-ce que l’envoi sera complet ?

L’HOMME.

Non, nous devons encore fournir à Mademoiselle une vingtaine de paires qui ne seront prêtes qu’à la fin de la semaine.

GERMAINE.

À la fin de la semaine, c’est bien tard ! Je crois que ces dames font leur envoi aux tranchées dans deux ou trois jours.

L’HOMME.

Je comptais les trouver ici pour la petite facture.

GERMAINE.

Vous pouvez passer à l’ambulance, je crois qu’elles ne rentreront pas avant une heure d’ici.

Un DOMESTIQUE, (de 16 ans, arrivant par la gauche.)

Hé Germaine, il y a là une vieille qui a plutôt l’air d’une mendigote, qui veut absolument parler.