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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/303

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qu’en t’entendant débiter cette histoire, je me suis sincèrement demandé s’il n’y avait pas eu une fuite dans la salle de bains ou au compteur de la cuisine.

MADAME LEVASSEUR.

C’est ça, fais de l’esprit ! Et quel esprit ! ramassé dans les journaux illustrés que tu lis sans doute chez ton coiffeur !

LEVASSEUR.

Eh bien, non… non !… Je me refuse à ces nouvelles démarches… là !

MADAME LEVASSEUR.

Tu dis ?… toi… toi !…

LEVASSEUR.

Parfaitement !… J’en ai assez !… Ton affolement nerveux de mère, aux premiers temps de la guerre, m’avait gagné ! J’ai supporté vaillamment que notre fils devienne chauffeur !…

MADAME LEVASSEUR.

Oh ! à Bordeaux seulement… et avec le gouvernement !

LEVASSEUR.

Qu’il mange à l’office et reçoive des pourboires ! J’ai respiré quand nous sommes parvenus à la maison de la presse et à la censure… parce que, ça, au moins, ce sont des services titularisés, mais, puisqu’un ministre vient y faire une sélection pour le service armé, eh bien, je ne bougerai pas personnellement, na ! J’en ai assez ! Si tu crois que c’est gai pour un homme important comme moi, un industriel notoire et qui n’a pas