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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/317

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à terre ! Mais tu ne m’aimes plus ; alors, tes yeux sont fixés au dehors, vers ce petit que vous avez condamné. Non, non ! c’est moi qu’il faut frapper, Jacques, Jacques ! car c’est moi qui t’ai trahi et, sache-le, c’est moi qui me suis donnée librement, volontairement et avec joie !… Si après ce cri-là, tu ne me tues pas, — tu n’es qu’un lâche !

RYSBERGUE.

Je te devine : tu voudrais détourner ma colère sur toi, pour que ton amant soit épargné. Non, il ne le sera pas, il ne peut pas l’être, car il y a ici en cause plus qu’une trahison d’amour, en effet… (Montrant son fils.) la présence lamentable de ton fils en est le témoignage ! Ce qui est offensé… et de quelle façon !… pour que nous en soyons là, que notre enfant nous écoute et nous juge, c’est une chose plus haute que notre amour passé, fini…

IRÈNE, (l’interrompant.)

Notre amour est mort, dis-tu ? Ah ! cela seul suffit, Jacques, que parles-tu d’autre chose ?

RYSBERGUE.

Si, il y a mon nom, mon honneur, mon foyer ! Et ces droits-là, tu vas les connaître, car ils ne font pas grâce.

IRÈNE.

Depuis une heure, je n’entends parler que de justice, de droits de la famille, de devoirs ! On dirait la discussion d’un traité !… Il n’y a qu’une chose qui compte : nos cœurs ! Oui, je me suis mal