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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/344

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MADAME LEDOUX.

Ce sont les beaux jours qui font le plus de mal…

IRÈNE, (fronçant les sourcils, avec angoisse.)

Taisez-vous, taisez-vous, c’est affreux !… (Un silence.) Cependant, la résignation ?…

MADAME LEDOUX, (secouant la tête.)

Pas nous.

IRÈNE.

Chut !… chut !…

(Elle se met les mains sur le visage.)
MADAME LEDOUX, (troublée, essayant de vivifier la conversation.)

Laissez-moi rire ! Vous en êtes encore à la plus belle période de la vie… La durée d’un collage comme le vôtre, — passez-moi le mot, — avec votre beauté, ces yeux-là et cette bouche, mais ça doit vous mener dans un fauteuil, à la cinquantaine !… Dame, c’est déjà beau !… Alors, vous pourrez commencer à vous inquiéter des petites frimousses qui passeront… Mais jusque-là, laissez-moi rire ! Qu’elle vienne celle qui s’y frottera !…

IRÈNE.

Elle approche, elle approche !… Oh ! ce n’est pas plus la petite Deacon que je désigne… elle ou une autre, qu’importe !… Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’elle doit venir ; c’est fatal, c’est mathématique… Lui aussi, mon petit Georget, il faut qu’il aille vers la vie !…