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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/119

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BERNIER.

Non, je n’ai pas eu le temps.

LA PRINCESSE.

Figurez-vous que je devais donner rendez-vous à mon mari, à la sortie de son cercle… Je me suis rappelée que vous receviez ce soir… Votre maison était sur mon chemin… et j’ai envoyé le chauffeur, tout à l’heure, vous prévenir que je viendrais vous demander asile. Je ne reste que cinq minutes, d’ailleurs… Dès que le prince sera là, je vous demanderai la permission de m’en aller.

LOLETTE, (froidement.)

J’entendais causer… Je suis venue voir qui était là…

LA PRINCESSE.

Je n’ai pas voulu faire sensation en entrant pendant les exercices de cette dame. Très jolie, votre robe !… C’est un tea-gown ?…

LOLETTE, (du bout des dents.)

Oh ! à côté de la vôtre…

LA PRINCESSE.

Et elle aussi est toujours pareillement jolie. Ah ! quand on se la rappelle avec ses bandeaux !… Mon cher, je crois que je l’ai connue plus tôt que vous. Elle était presque maigre, figurez-vous… et elle paraissait menue. Elle avait déjà ses beaux yeux !… Tenez, monsieur Bernier, puisque nous sommes seuls, allez me chercher, dans la galerie, un paquet enveloppé, que j’avais l’intention de vous laisser. J’avais prié le valet de chambre de ne