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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/120

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vous le remettre que demain matin. (Bernier y va. La princesse, très vite, à Lolette.) Alors, vous comptez recevoir ainsi tous les samedis ?… Avez-vous vu mon portrait, depuis la dernière séance ? N’est-ce pas qu’il a beaucoup gagné ?… Ce sera mon meilleur portrait… J’aime le style du bras et le mouvement du cou… n’est-ce pas ?… Grande allure !

LOLETTE.

Oui… il est très bien parti…

(Bernier rapporte le paquet-)
LA PRINCESSE.

Ah ! merci… Voilà, tenez… figurez-vous que c’est justement une petite tête de vous, que j’ai retrouvée au milieu de vieilles toiles, derrière un meuble… J’ai pensé que cela vous amuserait, tous deux, d’avoir ce souvenir… Je vous l’apporte.

BERNIER.

Je suis très sensible… C’est vraiment trop aimable !

LA PRINCESSE.

Voilà. Ne le montrez pas, mais gardez-le pour vous. Il est d’ailleurs mieux chez vous que chez moi, où il était inutile de le laisser traîner, n’est-ce pas ?…

(Bernier prend la toile à deux mains.)
BERNIER.

Oh ! que c’est curieux, oui !

LA PRINCESSE.

Était-elle déjà intéressante d’expression ? C’est cependant exécrable comme peinture, maître… Excusez… C’étaient tout à fait mes débuts…