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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/330

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CHARLOTTE.

Oui, de mon côté tout va ; je puis partir quand je veux, soit tout à l’heure, à quatre heures, soit à dix heures ; j’ai fait ce que nous avions dit ; je me suis fait expédier, par une amie de Paris, un télégramme de ma mère, soi-disant : le voici d’ailleurs. (Elle le prend sur la table.) «Suis un peu souffrante ; serais très heureuse de te voir. » Donc, on est en train de boucler mes malles ; j’ai averti tout le monde ; je puis partir ou rester, à mon choix ; m’en aller ou me raviser au dernier moment, selon ce que vous allez me dire. Vous avez la réponse ?

(Elle s’assied.)
PARIZOT.

Oui. Monsieur le procureur a correspondu directement avec le substitut d’audience de la huitième chambre du tribunal correctionnel de Paris. Ce sont, du reste, choses courantes entre collègues. Eh bien, il a encore certifié que, comme témoin principal appelé par le plaignant, il vous était bien difficile, sinon impossible, de vous soustraire à la citation ; mais il certifie et a obtenu la promesse que, si vous venez demain déposer à Paris, votre nom, à peine une fois murmuré par le président, n’aura certainement aucune publicité en dehors de l’audience et ne figurera pas dans le jugement, ni dans les journaux. Vous pouvez être absolument tranquille ; vous serez anonyme.

CHARLOTTE.

On peut me reconnaître.