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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/331

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PARIZOT.

C’est bien difficile. Comment voulez-vous ? Tout ça apparaît simple et commode. Vous prenez un fiacre à l’heure ; vous allez aux Galeries Lafayette, au Louvre, où vous voulez faire vos petites emplettes ; vous donnez l’adresse du Palais ; la voilette baissée, vous entrez à la huitième chambre, vous déposez : ni vu ni connu… En tout cas, la promesse est formelle et vous n’avez pas à en douter une seconde. Le silence des journaux est une chose qu’il est de règle d’obtenir dans des cas analogues, et ils sont fréquents, je vous prie de le croire.

CHARLOTTE.

Mais, c’est monstrueux ! C’est inique tout de même ! Comment la loi peut-elle obliger une malheureuse mère de famille dont l’absence peut provoquer un scandale chez elle ?… Ainsi, c’est forcé ?… Si je le veux, je ne puis me soustraire à cette obligation ?

PARIZOT.

En principe, non, mais, encore une fois, pas en fait ; il n’y a pas de force au monde qui puisse obliger les témoins à se rendre à une audience ; vous êtes donc libre, à l’heure actuelle ; mais vous serez alors obligée de prouver une maladie ; un certificat de médecin peut suffire, mon Dieu, à la rigueur ; mais que d’ennuis et de dangers ! Il s’agit simplement, pour vous, à l’heure actuelle, de peser le pour et le contre des deux solutions. Avez-vous avantage à ne pas y aller ? Avec la promesse for-