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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/90

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sentiments. Plus tard, nous nous interrogerons, et, je l’espère, pas sur le mode injurieux, mais sur le mode grave que comportent les circonstances. Pour l’instant, laissons, je t’en prie, toute sa concision à ce retour réciproque ; disons-nous bonsoir en amis et d’une façon enfin digne de nous.

LIANE, (suppliante.)

Mais Paul, peut-être… au contraire…

RANTZ, (l’interrompant.)

Par grâce, nous ne sommes pas en état de nous dire autre chose. Ne diminuons pas par une maladresse la signification de cette simple poignée de mains que je suis venu te donner… qui est bien, très bien, je t’assure… (Il lui prend la main, la lui serre.) Allons ! au revoir.

(Il va lentement à la cheminée, secoue son cigare. Elle est assise sur le canapé. Elle fait un geste résigné, vague : « Au revoir ! » Il sort. À peine est-il sorti qu’elle se lève, légère, hâtive, et se précipite sur la porte opposée.)
LIANE, (appelle à voix basse.)

Raymond !… Raymond !… Raymond !…

(Elle revient dans le salon, épie la porte opposée comme si elle craignait maintenant que Rantz revienne. Une seconde. Raymond arrive précipitamment.)


Scène XIII


LIANE, RAYMOND

LIANE.

Écoutez… non… je me suis trompée. Rien de changé, Monsieur ne reste pas. Avertissez vite