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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/102

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le mort s’est trompé d’étage

100 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE Vous ne voulez pas dire, fit Léon d’une voix étranglée par l’émotion, que l’on va arrêter Mon- sieur ? D’après ce que vous nous expliquez, ce serait, Victor l’assassin ! Eh ! comment voulez-vous que je le prouve ? C’est ma théorie, ce n’est pas celle du juge d’ins- truction. Je ne peux pas défendre mon hypo- thèse : tout le monde se refuse à parler ! « Puissent les coups de massue que je leur ai assenés les avoir suffisamment engourdis pour qu’ils ne sentent pas la faiblesse de mon raisonnement. » Et, tout en prenant un air de vertueuse indigna- tion, le policier tremblait d’inquiétude. Il avait tort sa manœuvre avait réussi. Ces deux êtres simples étaient bouleversés et n’ergotaient plus. Nous vous dirons tout ce que nous savons, monsieur. Commence, Fifine. Elle poussa un grand soupir, puis se décida. Vous aviez raison, monsieur, de penser que le comte d’Armancé était un mauvais homme. Il a fait du mal à ma petite Évelyne, j’en suis sûre. Elle était trop fière pour se plaindre. Mais j’ai sur- pris parfois des mots, et des regards, entre eux, qui donnaient à penser. Il lui en voulait, il a dû lui écrire de vilaines choses que ce Victor a surprises sans doute ; il était toujours à l’affût. C’est pour cela qu’il a voulu, le printemps dernier, la faire chanter, comme on dit. » Mais j’en reviens à Roche-Marie, où je me tour- mentais parce que ma petite était malheureuse. Elle a voulu aller étudier le piano au Conservatoire de Bordeaux, et j’en ai été contente, car, voyez- vous, « ça me fichait l’ennui parmi » de la voir tou- jours triste. Lamblin sourit à ce « parmi » bien -