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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/11

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le mort s’est trompé d’étage

un cri suraigu et se détourna, la main sur les yeux.

— Allo ! allo ! Le commissariat de police ? Je vous en prie, passez-moi vite le commissaire. Allo ! C’est vous, monsieur le commissaire ? Voici. Je suis une des locataires du 9 bis, rue Boccador. En rentrant chez moi, je viens de découvrir un cadavre dans l’ascenseur, qui était arrêté au quatrième… Non, bien sûr, je n’y ai pas touché… Il est étendu dans une mare de sang. Venez vite, je vous en supplie.

» Jeannette, descendez prévenir la concierge ! Ah ! c’est vrai, elle n’est pas là, c’est comme un fait exprès. Alors, sonnez chez les voisins, il faut les mettre au courant, nous ne sommes là que deux femmes seules… »

Dans son désarroi, la pauvre dame avait besoin de réconfortantes présences humaines. Elle s’aperçut que des petits paquets bleus du Printemps lui pendaient encore aux doigts, que la sueur ruisselait sur ses tempes et alla dans sa chambre pour se remettre un peu. Un pneumatique était posé sur sa table : des invités s’excusaient, leur fillette avait un gros accès de fièvre…

— Quelle chance ! Oui, enfin, je m’entends. Il n’y aura que Georges et Madeleine, qui ne m’en voudront pas si le dîner n’est pas parfait, avec une histoire pareille !

Sur le palier, les voisins s’exclamaient, faisaient des hypothèses… Le commissaire montait avec deux agents et un homme en civil. Il contempla le mort. Ce n’était pas beau à voir. Une balle l’avait frappé au coin de l’œil gauche, balle de revolver, vraisemblablement.