LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 23 descendre, mais j’ai un renseignement de la plus haute importance à demander à cette dame. Il faut donc absolument me trouver son adresse actuelle. Rien de plus facile ! dit la femme, tout ama- bilité et complaisance. Je n’ai même pas besoin de descendre, vu que je renvoie encore quelquefois du courrier et que je sais l’adresse par cœeur. C’est 75, boulevard Saint-Michel. - Madame, je ne sais comment vous remercier. Il est vraiment bien élevé, ce monsieur, m mura la concierge, tandis que démarrait le taxi. Rencogné sur sa banquette, l’inspecteur Lam- blin recommençait à creuser son problème. Qu’est-ce que mon zèbre allait faire au qua- trième ? Les alibis du ménage Peyronnet étaient impec- cables. Madame, ainsi que l’affirmait la concierge, était sortie avant deux heures. Elle avait passé la majeure partie de l’après-midi rue du Helder, chez son coiffeur, et le témoignage de ses crans et de ses boucles savamment alignés était irréfutable. En- suite, elle avait fait en hâte quelques emplettes avant de rentrer à 6 h. 30. Quant à Monsieur, chef du contentieux dans une grande banque, il n’avait pas bougé de son bureau. Les Escudier n’avaient rien de tel à présenter pour leur défense. Ils n’avaient pas bougé, eux, de leur appartement. Lamblin les revit en pensée, effarés, bégayants ! Pauvres gens, qui n’étaient même pas capables d’inventer un alibi ! C’est pourquoi, conclut Lamblin, je suis tenté de les croire quand ils jurent ne rien savoir du défunt. Mais alors, celui-là, qu’allait-il faire, qu’allait-il donc faire au quatrième ?
Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/25
Cette page n’a pas encore été corrigée
23
le mort s’est trompé d’étage