Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
34
le mort s’est trompé d’étage

34 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE Oui. Il a dit une fois que, lorsqu’il allait chez le coiffeur, il se faisait toujours faire une friction nº 5 de Molyneux, parce que c’était un parfum distingué. J’ai voulu savoir comment c’était, et il s’est penché pour que je respire ses cheveux. C’est bien la même odeur. 1 Quelle histoire ! dit la comtesse en riant. Lamblin ne riait pas. Monsieur Maxime, vous êtes un vrai petit détective ! En tout cas, vous avez « du flair »… Mais vous, madame, connaissez-vous ce nº 5, le retrouvez-vous dans ce chapeau ? - Avec une légère grimace, elle flaira aussi, d’un peu loin. Il a raison. C’est le n° 5 de Molyneux. J’en ai usé parfois, mais je préfère les parfums plus chauds. Voilà un point sur lequel mon éducation est incomplète, dit gravement Lamblin. J’ignore tout des parfums distingués. Tandis que le taxi l’emmenait vers la banque Arnaud, l’inspecteur se plongea dans de profondes réflexions. - - « On dit toujours : « le monde du crime », monologuait-il. Et si l’on parlait un peu « des crimes du monde » ? Un drame atroce a dû se jouer entre ces deux hommes, le comte et son valet. Celui-ci était, je n’en doute pas, un maître chanteur. Il avait dû surprendre dans l’existence de M. d’Ar- mancé un secret bien redoutable pour que celui-ci ait voulu le supprimer. Tous deux ont dû s’épier comme des fauves. Puis le chimiste habile a failli l’emporter. Mais le valet s’en tire et frappe à son tour, impitoyablement. Il n’a pas dû doser le poison, lui. Et l’on n’a rien soupçonné ! Cette charmante