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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/58

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le mort s’est trompé d’étage

56 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE CHAPITRE VIII Dans la nuit, un coup de téléphone avait informé Lamblin de la mésaventure du pauvre Bertin. Il alla de très bonne heure prendre de ses nouvelles à l’hôpital où on l’avait transporté. Le blessé n’avait pas repris connaissance, et l’interne qui l’avait examiné craignait une fracture du crâne due à sa chute. Lamblin était furieux et se reprochait de n’avoir pas suffisamment mis en garde son agent. Rentré à son bureau, l’inspecteur s’assit à sa table et, comme dit l’auteur chinois, ses pensées n’étaient pas sucrées. Rageusement, il dépouilla son courrier. Encore des femmes qui croyaient reconnaître dans l’assassiné de la rue Boccador leur mari disparu depuis cinq ans. La veille déjà, des gens étaient venus, sûrs d’identifier le mort, et s’en étaient retournés déconfits. Soudain une lettre retint son attention. Elle éma- nait d’un concierge dont un locataire était inexplica- blement absent. « Il n’est pas venu ce matin (le jeudi, donc, et le crime avait eu lieu le mercredi) chercher à la loge le lait que nous faisions bouillir pour lui tous les jours. Nous sommes allés voir à son appartement dont nous avons une double clef ; le lit n’est pas défait et sa valise est toujours là. Il habitait l’immeuble depuis le début de mai comme sous-locataire de M. Patru, qui est au Maroc pour quelques mois. Je crois bien reconnaître la photo qui a paru dans les journaux, toutefois on dit que le défunt avait un chapeau mou, et M. Ernest —