LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 57 Andrézieux (c’est le nom qu’il m’a donné) portait une casquette quand je l’ai vu sortir pour la der- nière fois mercredi à 2 heures environ. En outre, on dit que le crime a dû être commis à 3 heures, et ma fille assure avoir vu rentrer ce monsieur vers 3 h. 30. Nous ne l’avons pas vu ressortir, mais il passe beaucoup de monde devant la loge, vu qu’il y a quatre corps de bâtiments et quatre-vingt-six locataires. » ) L’homme ajoutait l’adresse : 23, rue Forest. Rue Forest, tout près de Gaumont, et les tickets de métro du mort étaient marqués place Clichy : cela s’accordait. Tout à coup, sous les lettres, Lamblin aperçut un télégramme, et sa rage remonta comme une flamme. — Ah ! ça, quel est l’idiot qui cache sous des paperasses une dépêche que j’attends depuis douze heures ! A vrai dire, l’aventure de Bertin lui avait fait totalement perdre de vue sa dépêche, mais il avait les nerfs en pelote. La lecture du papier bleu l’adou- cit merveilleusement. Voici ce que lui communi- quait le commissariat central de Périgueux : << Ernest Maravon, né le 17 février 1897 à Ville- franche-sur-Rhône. Condamné 1928 Bordeaux, quatre ans prison pour faux et usage de faux. Établi photographe Périgueux 1933. Mis en fail- litte 25 avril présente année. Depuis sans domicile connu.)). Lamblin était ravi. Le voilà, mon homme ! Il est complet. A pré- sent une petite dépêche à Bordeaux et je saurai enfin, du mort ou de l’assassin, lequel est Victor ou Ernest, lequel avait la casquette ou le chapeau ! -
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