Aller au contenu

Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
82
le mort s’est trompé d’étage

82 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE de petits peignes, retombaient en boucles légères sur les épaules. Le dessin des maxillaires était ferme, les commissures bien arrêtées des lèvres trahissaient l’énergie. Toute à son art, la musicienne ne s’était pas aperçue de l’intrusion. Lamblin se retira sur la pointe des pieds. Ce serait inutile : Évelyne Vida- lier ne dirait rien de plus que son mari. L’inter- roger, en l’absence de celui-ci surtout, serait commettre une lourde maladresse. D’ailleurs ce mari pouvait survenir d’un instant à l’autre, et alors, quelle colère ! Non, il n’y avait qu’une chose à faire. Vous permettez que je donne un coup de télé- phone ? dit-il à l’obligeant portier. Dans la cabine, il forma le numéro des renseigne- ments de la gare de Lyon. — A quelle heure y a-t-il un train pour Cham- béry ? demanda-t-il. Et peut-on retenir une couchette ? Quand il rentra dans son bureau, il y trouva une dépêche de Sarlat. Les maîtres d’Albert étaient partis en automobile depuis huit jours pour assister au festival Mozart à Salzbourg. Avec le chauffeur, bien entendu. En voilà au moins un qui est retiré du jeu, se dit Lamblin. Puis il se rendit chez le commis- saire Josseaume et le mit loyalement au courant de toutes ses hypothèses et de tous ses doutes. L’autre l’écoutait avec une grave attention. C’est diablement embrouillé, dit-il enfin. Mais je crois que vous avez pris une sage décision. Bon courage, mon vieux !