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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/83

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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 81 ce valet qui accompagnait son maître pendant son bref séjour à Roche-Marie… Comme c’était tentant ! Ce qu’ils sont venus faire à Paris ? reprenait le portier. Consulter un médecin pour Madame qui a un début de grossessè difficile. C’est, du moins, ce que m’a raconté la femme de chambre, ajouta- t-il comme pour s’excuser. Mais… ils ne sont pas mêlés ?… Non, non, soyez sans inquiétude. Je voulais simplement m’assurer que nous avións réellement affaire à un témoin sérieux, vous comprenez. L Depuis un instant, il prêtait une oreille charmée aux sons qui s’échappaient du salon de musique. Quelqu’un jouait au piano Fêtes, de Claude Debus- sy, d’une manière éblouissante. C’était un jaillis- sement de notes cristallines, qui retombaient, s’apaisaient en un murmure velouté, puis fusaient à nouveau en gerbes perlées. Des gens assis dans le hall écoutaient, captivés, et se regardaient en hochant la tête : Non, ce n’était pas souvent que l’on entendait une interprétation pareille hors d’une salle de concert. Qui est-ce qui joue ? demanda l’inspecteur. Eh ! Mme Vidalier, justement. Vous désirez lui parler ? Heu… il hésita non, je ne pense pas… Il s’avança pourtant jusqu’au seuil du salon, curieux de voir cette Évelyne que Victor avait menacée, qui était mêlée aussi à cette étrange his- toire. Il détailla le visage grave et fin aux yeux bleus profonds, au front large, encadré par des cheveux blonds très pâles, qu’une raie médiane partageait et qui, relevés au-dessus des tempes par 6 — —