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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/9

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LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE



CHAPITRE PREMIER

Lampions éteints, drapeaux repliés, le souvenir des bals du 14 juillet s’estompait en flonflons assourdis dans la mémoire des midinettes. La canicule amollissait l’asphalte des trottoirs et chassait vers les campagnes les Parisiens alanguis.

Mme Peyronnet, qui avait oublié l’heure dans les grands magasins, descendait au petit trot la rue Boccador. Des gouttes de sueur perlaient à son front. Elle se hâtait, rouge, essoufflée, pestant contre un embouteillage qui avait aggravé son retard. Elle avait invité à dîner quelques intimes avant le départ annuel. Il était 6 h. 30, et le couvert n’était pas mis, et la bonne aurait sûrement oublié de fermer les persiennes de la salle à manger : il y ferait une chaleur torride.

La pauvre dame s’engouffra dans l’entrée du 9 bis avec un soupir de soulagement. Mais ses épreuves n’étaient pas finies. Par la vitre de la loge, elle aperçut des lettres que le facteur avait