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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/104

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

de famille fussent traitées en mineures incapables de se conduire. Elle proposait, en s’appuyant sur l’idée de justice et sur l’autorité de la raison, que les époux fussent tour à tour soumis à cette dépendance, dont la femme goûtait seule l’amertume. La famille porterait une année le nom de la branche mâle, et, l’an suivant, celui de la branche femelle. De même les deux conjoints bénéficieraient alternativement du droit de gérer les affaires de la communauté : le mari, à son tour, viendrait solliciter de sa femme ces autorisations et ces procurations que les injustes lois n’imposent d’ordinaire qu’aux épouses.

Quant aux droits politiques, il n’en saurait être question ; les hommes n’étaient guère plus favorisés que les femmes sur ce point. Mais il n’est pas douteux que beaucoup de précieuses ne fussent convaincues de l’aptitude des femmes à