Aller au contenu

Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Et sans faire de tort à vos beaux sentiments
Je vois que, dans le monde, on suit fort ma méthode
Et que le mariage est assez à la mode.

La fière Armande elle-même se voit contrainte de céder à la tyrannie des lois et de la coutume ; sa raison capitule en faveur de son cœur, car « l’esprit est souvent la dupe du cœur ».

Eh bien, monsieur, hé bien, puisque, sans m’écouter,
Vos sentiments brutaux veulent se contenter ;
Puisque, pour vous réduire à des ardeurs fidèles,
Il faut des nœuds de chair, des chaînes corporelles,
Si ma mère le veut, je résous mon esprit
À consentir pour vous à ce dont il s’agit.

Reste à savoir comment, une fois mariées, nos féministes accordaient pratiquement leurs devoirs avec leurs droits. Et d’abord qui du mari ou de la femme devait dominer dans le ménage ?

À la vérité, Mlle de Scudéry émettait à ce sujet des prétentions assez modérées. Elle ne pensait point qu’il fût