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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/114

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

opportun de détrôner trop brutalement le tyran :

« Pour être mari avec honneur, dit-elle, dans sa Clélie, il faut être maître et, pour être un fort honnête homme, il ne faut être ni le tyran ni l’esclave de sa femme. Je soutiens même qu’il y va de l’honneur de celles qui ont de bons maris de leur laisser une autorité qui paraisse aux yeux du monde, quand même, par excès d’amour ou par quelque autre cause, ils n’en voudraient pas avoir ; et qu’une fort honnête femme ne doit jamais souhaiter qu’on dise qu’elle soit la gouvernante de son mari, mais seulement qu’elle a du crédit sur son esprit, qu’il l’estime, qu’il la croit et qu’il l’aime, et non pas qu’il lui obéit aveuglément, comme s’il était incapable de se conduire lui-même. »

Mais, comme il arrive d’ordinaire, les disciples étaient plus exigeants que le