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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/116

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

derniers siècles ont droit de réformer les premiers, et les neveux peuvent censurer l’antiquité quand elle a été injuste et quand elle a blessé la raison. C’est celle-ci qui est la règle de tous les temps, qui n’est jamais caduque, qui conserve sa vigueur dans sa durée et se fortifie en vieillissant ; aussi est-ce elle-même qui en offre la vengeance, et qui me promet justice contre l’iniquité, le temps et la durée du sexe marital. Plus longtemps l’injustice aura régné, plus de temps doit régner à son tour notre sexe.

« Ce que vous dites de ce pouvoir domestique que les maris sauront bien conserver contre les femmes, c’est la plus formelle erreur qui puisse tomber sous le sens. Car il n’est point de femme qui ne tienne aisément tête à un mari, et qui ne le gouverne à la baguette : il n’y a caveçon qui bride comme le chevet, et quand un mari y a une fois posé la tête, ç’en est