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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/118

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Mais on aurait tort de penser que la propagande féministe planât toujours, à ces hauteurs. On discutait dans les ruelles des problèmes d’ordre plus pratique. Une femme obligée de sacrifier l’ « amant »[1] de son choix aux intérêts de sa famille doit-elle sans retour renoncer à l’amour ? Une femme délaissée est-elle tenue d’être fidèle ? On conviendra que la morale publique et les mœurs privées étaient intéressées à la réponse. Or, la réponse était presque toujours conçue dans le sens féministe. Oui, répondaient les précieuses, les femmes conservent dans le mariage, accepté sous la contrainte de l’autorité paternelle ou de coutumes surannées, le droit de vivre leur vie sentimentale.

  1. naturellement, le mot amant est entendu au sens qu’il avait au XVIIe siècle et que Littré précise ainsi. « Celui qui, ayant de l’amour pour une femme, fait connaître ses sentiments et est aimé ou tâche de se faire aimer. »