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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/119

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Sans doute on n’allait pas jusqu’à permettre l’adultère, si le mari n’oubliait pas ses propres devoirs. Mais on proclamait le droit à l’amour platonique et aux galants devis. L’épouse sacrifiée s’interdisait, par pudeur ou par dévotion, de disposer de son corps ; du moins restait-elle libre de disposer de son cœur. Et le moins qu’on puisse penser de cette théorie, c’est qu’elle se prêtait à toutes les capitulations de conscience.

Car le frein de la dévotion était une faible garde à la vertu des femmes, ainsi que Molière s’évertuait à le démontrer. Dans ce siècle en apparence si magnifiquement ordonné, les consciences individuelles étaient souvent fort mal équilibrées. C’est dans l’ombre des alcôves que l’axiome de Tartuffe : « Il est avec le ciel des accommodements » trouvait surtout son application.

« Petit Bon », disait, sur l’oreiller, une