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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/128

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Pourtant, la virulence même des satires qui accueillirent leurs utopies suffirait à nous induire en soupçon que leurs plaintes, aussi bien que leurs réclamations, devaient reposer sur quelque fondement et, peut-être, avoir quelque répercussion pratique sur les mœurs de l’époque.

En fait, l’histoire pourrait donner à ces suppositions une force singulière.

La jeune fiancée de l’abbé de Pure, affolée et désespérée par l’annonce seule de son mariage, n’est pas une fiction inventée à plaisir par un abbé railleur. Guéridée, dans la chronique du temps, s’appelle Mlle de Bauveau : quand on lui annonce qu’on va la marier dans le mois, elle est prise d’une crise de nerfs « qui la secoue plusieurs jours ». Guéridée s’appelle Mlle de La Rochejacquelin, qui devient « folle pendant plusieurs mois » après avoir connu à quel mari on la destine. Guéridée est cette jeune personne