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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/129

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

qui, apprenant ses fiançailles imprévues, en reste « hébétée » pendant le reste de sa vie. D’autres encore, — qui dira combien ? — languirent dans la solitude d’un lointain château. Prématurément flétries à l’ombre de vieux murs et de parcs broussailleux, elles s’éteignirent jour à jour et moururent sans se plaindre, — n’ayant aucun regret d’une jeunesse sans joie, — heureuses plutôt d’une délivrance trop longtemps implorée. Et comme l’on comprend le refus de Célimène, lorsqu’on sait ce qu’évoquait ce mot : le désert, à l’esprit d’une femme de ce temps !

La vérité c’est que le XVIIe siècle tout entier s’est élevé contre une conception illogique et périmée du mariage qui imposait à la jeune fille un mari détesté. La protestation des précieuses contre les abus de l’autorité paternelle a été entendue. Tous les « honnêtes gens » ont