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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/152

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

puis un demi-siècle ; les parents rétrogrades prétendent-ils refuser à leurs filles le droit d’épouser, à tout le moins, le mari de leur choix ? Molière est du côté des féministes : il plaide leur cause avec chaleur, avec conviction ; l’École des Maris, l’École des Femmes en portent témoignage, et au surplus tout son théâtre.

Mais les femmes prétendent-elles formuler de nouvelles revendications ; réclament-elles effectivement des droits égaux à ceux des hommes ; menacent-elles, surtout, de ruiner l’institution familiale en se plaignant des maternités importunes ou en déclarant la grève du mariage ? Alors Molière combat le féminisme ardemment, violemment, avec une conviction qui atteint à l’éloquence, avec cette âpreté d’ironie à laquelle il s’élève chaque fois qu’il fustige un vice ou un travers dangereux pour l’ordre social.

L’auteur de Tartuffe ne plaide jamais