Aller au contenu

Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Femmes savantes que les pénitenciers de Notre-Dame avisaient la Justice, « sans nommer ni faire connaître personne, que la plupart de ceux qui se confessaient à eux depuis quelque temps s’accusaient d’avoir empoisonné quelqu’un ».

Une des empoisonneuses, la Bosse, avoue, un peu plus tard, que ses clientes « sont surtout des femmes et de toutes les conditions ». La servante Margot ne craint pas d’affirmer que « toute la terre venait chez la Voisin ». Celle-ci, la plus célèbre de toutes les sorcières, explique à La Reynie que, parmi les innombrables clientes qui lui permettaient de vivre sur le pied de 100 000 livres par an, « les unes demandaient si elles ne deviendraient pas bientôt veuves, parce quelles n’épouseraient pas quelque autre. Et presque toutes ne demandent ni viennent que pour cela. Quand ceux