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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/41

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

ma jeunesse et de mon obéissance, et on m’enterre ou plutôt on m’ensevelit toute vive dans le lit du fils d’Évandre… »

Est-il besoin d’insister sur ce que fut la vie de la triste Eulalie après une telle union ? Elle était honnête fille, elle fut honnête femme ; elle épousa les intérêts de son mari et ne fit pas « comme ces éventées qui aiment mieux flétrir leur mari que perdre leur plaisir… ». Elle cacha ses larmes et ne laissa jamais paraître ses douleurs, même devant ses plus chers confidents.

Mais le mariage lui devint odieux à tout jamais : « Je vous supplie, mesdames, s’écrie-t-elle, de me permettre de vous dire que, nonobstant le respect que je pouvais avoir pour mon mari, je ne laisse pas d’avoir une horreur inconcevable pour le mariage ; et qu’ainsi je sépare ce que je suis de ce que je pourrais être : la condition de mariée de celle de fille, et qu’enfin