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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/46

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

la Guimbarde, les modes de la Reine Marguerite ; elle ne l’entretient que du bon temps du roi Guillemot, de la prudence des Fées et ne veut ouïr parler que des pièces qui furent jouées à Loche.

« Cependant il faut être soumise à cette mégère ; un soupir, l’apparence d’un chagrin passerait pour crime et serait puni de mille gronderies. Le tonnerre n’est pas si subit à punir les injures qu’on fait aux grands dieux que celui de cette radoteuse ; il se forme de la moindre vapeur et éclate à la moindre occasion. Les pensées mêmes sont examinées et vous rendent aussi coupables que les discours. Les tyrans exercent-ils plus de tyrannie ; sont-ils plus sévères ; sont-ils plus cruels et plus persécutants ? »

De telles pages font songer à Molière : on ne les saurait lire sans évoquer la silhouette redoutable et la voix acide de dame Pernelle.