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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/71

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

sentit à contracter mariage et même se piquait de n’avoir jamais livré son cœur à aucun de ses adorateurs (elle en avait quoiqu’elle fût laide), confesse quelque part qu’elle ne vit jamais marier une de ses amies sans en éprouver un chagrin cuisant qui lui arrachait des larmes.

Mais enfin toutes les femmes n’ont pas, comme Sapho, la vocation du célibat perpétuel, et un exemple, si retentissant soit-il, ne saurait en ces matières suppléer à la vocation absente.

Les précieuses, sans doute, qui conseillaient ce remède héroïque, ou qui se promettaient de l’adopter, n’entendaient point renoncer à l’amour en s’abstenant du mariage. Beaucoup se berçaient de rêves ingénus et croyaient s’accommoder sans peine d’unions toutes spirituelles où les sens n’auraient aucune part. Pour avoir appris de Descartes à raisonner philosophie, elles croyaient avoir soumis