Aller au contenu

Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

leurs sens à l’empire de leur volonté. Aussi ne craignaient-elles rien à fronder les usages et les lois : le tête-à-tête le plus risqué leur semblait sans danger.

Quoi, seule avec que lui ?


se récrie Hespérie dans les Visionnaires de Desmarets. Et Sestiane de lui répliquer :

…Ce sera sans scandale
Nous ne sommes qu’esprit, et pour être à l’écart
Le corps en nos amours ne prend aucune part.

C’est cette prétention qui faisait dire à Saint-Évremond, parlant des habituées des ruelles, qu’elles « avaient ôté à l’amour ce qu’il a de plus naturel, pensant lui donner quelque chose de plus précieux ». On sent assez ce qu’il faut entendre par : « ce que l’amour a de plus naturel ».

Ces liaisons toutes platoniques par