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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/75

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

sophie la « monte au-dessus du genre humain ».

On trouve l’expression de ces mêmes sentiments dans la bouche de l’un des soupirants du roman de la Prétieuse. L’abbé de Pure a écrit là une page bien curieuse : la galant Didascale y joue, en quelque sorte, le rôle d’Armande, tandis que la précieuse qui lui donne la réplique ébauche précisément les arguments d’Henriette.

« — Votre vertu, dit Didascale, m’engage à ne pouvoir souffrir, dans le progrès de notre amour, non seulement ces basses impuretés qui troublent les sens, mais à porter encore plus haut cette généreuse délicatesse qui a toujours dominé dans notre passion. Je ne voudrais pas souffrir une chose le moins du monde soupçonnée d’avoir ou quelque chose de bas ou quelque chose de peu honnête. Ainsi, vous me permettez bien de vous dire